Altigapharma, recrutement et outsourcing pour les industries de la santé

Article de presse - PHARMACEUTIQUES n° 183 du 1er janvier 2011

Médecin régional - Un métier en pleine évolution

 

Le métier de médecin régional s'est beaucoup modifié en raison de la charte de la visite médicale et de la réorganisation de l'industrie pharmaceutique liée à la loi HPST.

"Le métier est passé en 10 ans de celui de super-visiteur médical à celui d'un véritable expert médical en région représentatif d'une entreprise", estime Ludovic Jubé, le président d'Altigapharma. Le poste de médecin régional répond à différentes appellations selon les organisations : responsable médico-scientifique, regional medical advisor, responsable scientifique régional, expert scientifique régional, medical science liaison... Le champ d'intervention du médecin régional est aujourd' hui spécialisé à une aire thérapeutique ou à un produit. Sur le plan hiérarchique, un consensus se dégage pour que les médecins régionaux soient rattachés à la direction médicale. Tous les grands laboratoires pharmaceutiques ont développé et professionnalisé la fonction et les propositions de postes sont en forte progression.

Quatre activités principales

Le bureau du médecin régional est situé à son domicile ce qui implique "de faire preuve de beaucoup d'autonomie", souligne Arnaud Bourdery, médecin régional chez BMS. Il doit être mobile et accepter plusieurs jours de déplacement par semaine en région, en France, et à l'international. La mission du médecin régional comporte quatre grandes activités : la relation avec les leaders d'opinion, la mise en place d'essais cliniques et l'identification de centres potentiellement investigateurs, le support scientifique à la force de vente qui peut correspondre à des spécificités ou à des demandes régionales, et l'organisation de staff d'EPU. Mais en raison de la pénurie de postulants, le poste de médecin régional s'est ouvert dans certains laboratoires à des non médecins. Arnaud Bourdery, généraliste de formation, précise que ce poste "ne devrait plus servir uniquement de tremplin pour rentrer dans l'industrie pharmaceutique car il existe de réelles opportunités de développements dans cette fonction". Celle-ci consiste "à être l'interface en région entre les services du laboratoire et les médecins hospitaliers". Dans certains laboratoires comme BMS, il existe une séparation étanche entre médecin régional et services de marketing-vente, dans d'autres des interactions multiples entre ces départements ont lieu. Ludovic Jubé précise à ce propos que "les équipes qui ont le mieux fonctionné sont celles qui ont travaillé en parfaites synergie avec les ventes".

Face à la régionalisation du système de santé, Philippe Mougin, directeur des analyses et des stratégies de régionalisation Bayer Schering Pharma, précise que certains laboratoires comme GSK ,Sanofi-Aventis, Pfizer, ont créé des nouveaux métiers en constituant des équipes dédiées aux relations institutionnelles avec les ARS, où les médecins régionaux devraient trouver leur place. D'autres comme Novartis ont choisi de disposer d'équipes à vocation à la fois institutionnelle et commerciale. Depuis avril 2010, Bayer Schering Pharma donne un rôle supplémentaire à ces équipes, "celui de coordonner l'ensemble des activités terrain du laboratoire pour lesquelles les compétences médicales sont recherchées car indispensables".

Un pénurie de médecins

Les jeunes médecins diplômés ne connaissent pas ou peu les possibilités de carrière dans l'industrie pharmaceutique et la revalorisation récente du statut de médecin régional . On observe ainsi une très forte diminution des vocations de médecins pour l'industrie pharmaceutique et la pénurie est devenue la règle. Cette perte d'attractivité est liée "à la taille croissante des laboratoires où les médecins ont l'impression d'être dépossédés de leur savoir et dilués dans une organisation qu'ils ont de la peine à comprendre. Cette pénurie s'accentue parce que de nombreux médecins ne supportent plus les contraintes de l'industrie pharmaceutique et la quittent après avoir travaillé durant 20 ou 25 ans", explique Ludovic Jubé. "La pénurie, poursuit-il, est compensée par les médecins à diplômes étrangers qui pourvoient aujourd'hui 90% des postes proposés". On notera également une autre tendance : certains médecins du siège font le choix de partir en province pour une meilleure qualité de vie et une plus grande autonomie en termes d'organisation professionnelle.