Altigapharma, recrutement et outsourcing pour les industries de la santé

Article de presse - ACTULABO mars 2011

L'Industrie à la pêche aux médecins

 

Les jeunes médecins ont des réticences à intégrer les laboratoires pharmaceutiques. Question de culture. Mais aussi de méconnaissance des avantages, notamment en terme de rémunération, offerts par l'industrie. Celle-ci s'appuie de plus en plus sur des prestataires, comme Altigapharma, pour recruter ses futurs cadres médicaux.

Les laboratoires associent de plus en plus fréquemment les cabinets de recrutement à la recherche de nouveaux collaborateurs. Et plus de la moitié « accordent une grande importance à l'avis du consultant », relève une enquête du cabinet Altigapharma, cabinet conseil en ressources humaines pour l'industrie pharmaceutique. Si l'entreprise tranche en dernier recours, souvent à l'issue d'un processus collégial, « la prise de décision ne repose plus sur un seul individu », confirme Valérie Charlon, directeur associé d'un cabinet qui a accompagné 140 recrutements en 2010 et qui compte, tous postes confondus, 90 000 profils dans sa base de données.

Fondé en 2006 par Ludovic Jubé, un médecin qui s'est orienté, il y a une vingtaine d'années, vers les ressources humaines dédiées à l'industrie pharmaceutique, Altigapharma est confronté à la pénurie générale des médecins, principal profil demandé par ses clients. Cette pénurie est d'autant plus sensible que les jeunes médecins ne sont pas préparés à travailler en entreprise. « C'est souvent un choix par défaut », regrette Ludovic Jubé qui reconnaît « que les étudiants manquent d'information sur les possibilités offertes par l'industrie. Pourtant, à l'embauche, le salaire d'un médecin régional approche souvent les 60 000 € bruts annuels, niveau que seuls atteignent des médecins libéraux possédant une bonne clientèle », complète le fondateur d'Altigapharma, « et en tout cas nettement supérieur aux salaires de chercheurs, que ce soit dans la fonction publique ou dans le privé » .

Les médecins étrangers, notamment ceux qui exercent à l'hôpital, apportent une réponse à cette pénurie. Il a fallu convaincre les laboratoires, réticents dans un premier temps, que les praticiens diplômés dans d'autres pays sont parfaitement opérationnels, « d'autant que ceux que nous sélectionnons font souvent leur spécialité en France », précise Ludovic Jubé, qui remarque que les mentalités évoluent : « Une entreprise nous demande même de lui fournir des CV anonymes ». La porte d'entrée dans l'industrie pharmaceutique est presque toujours le poste de médecin régional. Pourvu, au moment de son recrutement, d'une expérience de deux ou trois ans comme praticien, ce professionnel doit faire connaître auprès de différents publics les produits du laboratoire qui l'emploie, en lien avec la ou les pathologies de son domaine thérapeutique. Il anime aussi, bien entendu, le réseau des délégués médicaux ou pharmaceutiques sur son territoire.

Le poste peut rapidement évoluer : des médecins régionaux deviennent parfois chef de produit en charge du développement clinique, responsable des affaires réglementaires et de la pharmaco-vigilance, voire, en aval de la chaîne, managers commerciaux ou directeur du marketing pharmaceutique. « Nous recrutons des jeunes médecins, mais aussi des seniors qui veulent voir autre chose», indique Ludovic Jubé. « Mais l'inverse est vrai aussi. On assiste au retour à la clinique de médecins qui ont passé vingt ans ou plus dans l'industrie. Ils ont, de nouveau, envie d'être en contact avec le patient ».